Karagandur se battait comme il le pouvait contre la horde de ouargs, mais lui et ses compagnons avaient de plus en plus de mal à les retenir. Soudain, Marikani se leva, et tendit son bâton en avant, vers les ennemis. Il en trois éclairs qui frappèrent trois ennemis, et ricochèrent pour en frapper d'autres, et ainsi de suite, elle élimina à elle seule les trois quarts des ouargs restant. Les survivants, pris de peur, fuirent sans demander leur reste. Tous les héros allèrent grandement saluer la sorcière, la félicitant pour son coup de maître, mais il n'y avait pas de temps à perdre. Aussi repartirent-ils presque aussitôt vers l'Angmar.
Ils y arrivèrent dans l'après-midi, et la gigantesque ville s'étendait devant eux. C'était ça, leur but. Là où ils devraient aller pour espionner ce qui s'y passerait. L'homme pensa que pendant ce temps, ses compagnons avaient peut-être déjà retrouvés les elfes, et s'apprêtaient à livrer une grande guerre à leurs côtés. Cependant, il devait maintenant se concentrer sur sa mission. Tout le groupe se dirigea vers les murs d'enceinte, et ils réussirent à trouver une brèche par laquelle entrer. Mais aucun d'entre eux ne repéra les ombres perchées sur le chemin de ronde qui les observaient.
Une fois dans la citée, ils se dirigèrent, tapis dans l'ombre, à travers les ruelles, vers ce qu'ils pensaient être le donjon du roi sorcier. Bien sûr, ils étaient persuadés que personne ne les savait ici, et ils agissaient en conséquence : bien qu'ils restassent très discrets, ils se méfiaient mois que s'ils avaient sus que quelqu'un les observait. Ce ne fut qu'une fois arrivés au donjon, qu'ils se rendirent compte de la présence. Elle se matérialisa sous la forme d'une patrouille d'orcs en armes qui les arrêta, et les emmena dans des geôles humides.
Mais à peine furent-ils installés, que des gardiens vinrent les chercher, pour les présenter à leur seigneur. Ils furent menés par la force dans une grande pièce drapée de noir, avec seulement deux étroites fentes en guise de fenêtres, la salle étant éclairée par des flammes rouges au plafond, ce qui donnait une ambiance étrangement glauque au lieu. A l'autre bout se tenait un homme portant un lourd casque, cachant son visage, au port majestueux. Celui-ci s'adressa à eux, et sa voix sonnaient comme celle d'un cadavre revenu à la vie :
Alors, jeunes intrépides. Vous pensiez pouvoir échapper longtemps à mes hommes ? A venir comme des voleurs du dimanche. Nous vous avions repérés depuis près de trois heures. Mais maintenant que vous êtes à ma merci, je vais en profiter pour vous tirer tout ce que vous savez. A commencer par toi, jeune homme. Tu es du Gondor, si je me rappelle bien. Un des généraux de Minas Tirith, non ? J'aimerais beaucoup savoir ce que mijotent ces hommes, dans ce pays.
Karagandur cracha à ses pieds, en disant :
Plutôt crever...
Lorsque le projectile arriva aux pieds du seigneur, une vague rouge passa dans les yeux de ce-derneir, qui s'effaça aussitôt. Puis, il répondit :
Si tu y tient tant...
Joignant le geste à la parole, il sortit une longue épée d'un fourreau accroché à sa ceinture, et ordonna à l'humain d'en faire autant. Et les deux guerriers engagèrent un duel. Karagandur était quelque peu déstabilisé, ne s'attendant pas à cela, mais il parvint à reprendre ses esprits, et chargea, une dague en main. Son adversaire courut en avant, l'épée pointée vers lui, mais le Gondorien disparut plus vite que l'éclair, et se plaça dans le dos de son ennemi, pour le frapper entre les omoplates. Cependant, l'autre avait vu chacun de ses mouvements, et donna un grand coup d'épée circulaire qui trancha net la tête de l'homme, roulant au sol comme un vulgaire cailloux. Il posa un pied dessus, et dit :
Quel dommage. Il aurait put être très utile...